Depuis 7 heures, le trafic habituel a repris sur ce secteur. Il fait encore nuit et personne ne soupçonne le drame. Aux environs de 7 h 30, un automobiliste, Jean Noël Couriol, s’engage sur le pont côté Blacons, lorsqu’il ressent un choc sous son véhicule : son pot d’échappement vient de heurter violemment la chaussée. Terminant la traversée, il gare son véhicule de l’autre côté du pont et arrête un camion qui allait s’engager sur l’ouvrage. Sans trop distinguer ce qui se passe réellement, Les deux conducteurs pressentent un danger et font aussitôt des signaux à l’aide d’une lampe électrique pour stopper les véhicules arrivant dans l’autre sens. Bien leur en a pris. Quelques minutes après, dans un grand fracas et une énorme gerbe d’étincelles, le tablier du pont s’effondre. Il est 8 h 10 et l’ouvrage reconstruit après la guerre n’est plus ; sa pile côté rive droite ayant préalablement cédée sous les coups de boutoir de la rivière en furie. En quelques secondes les réseaux routier, téléphonique, électrique et d’adduction d’eau entre les deux communes sont brutalement interrompus. Pont du batelier

On a frôlé le pire

Ce jour là on est passé très prés de la catastrophe : des personnes ont circulé sur cette route départementale et son pont, entre la chute de la pile et l’effondrement du tablier ; quant au car de ramassage scolaire, il n’allait pas tardé à franchir l’ouvrage à son tour. Après une année de travaux, le pont était à nouveau en service et son inauguration le 7 janvier 1995 par Jean Mouton, alors président du conseil général de la Drôme, donnait l’occasion aux différents élus et acteurs de la vie locale, d’exprimer leur satisfaction quant au rétablissement de cette liaison routière. Sur proposition de la municipalité de Piégros La Clastre de l’époque, ce nouveau pont (anciennement appelé « pont de Blacons ») porte depuis ce jour là, le nom de « pont du Batelier ».

suite de ce récit au billet:l'histoire du pont du Batelier ( 2 )